Biographie d' André Bergeron ( n.ca1642 d. 1712)

André Bergeron (1642-1712) et son père Pierre émigrent au Canada avant 1665. Ils viennent de St-Saturnin-du-Bois où trois soeurs et un frère d’André ont été baptisés; Suzanne, le 29-09-1640, Catherine, le 01-10-1643 , François, le 08-08-1645 et Anne, le 29-01-1647. En 1660 Françoise Crépeau, une cousine d’André, était venue s’établir en Nouvelle-France. Cette dernière, née vers 1645 venait de Ste-Marguerite, v. et ev. la rochelle, aunis (ar. la rochelle, charente-maritime) à 130 km de St-Saturnin.

C'est Eustache Lambert, d'abord donné aux Jésuites, puis colon, traiteur et marchand, époux de Marie Laurence qui engagea André Bergeron et son père. Au recensement de 1666, on les retrouve à la basse ville de Québec, au service de colon-marchand, en compagnie de Jean Adam, Thomas Lefebvre et d'André Robidou. L’année suivante, au nouveau recensement fait entre les mois de mai et septembre de 1667, aucun engagé n’est inscrit à la résidence de la famille d’Eustache. Par contre, dans la seigneurie de Lauzon Pierre Bergeron âgé de 78 ans et son fils André âgé de 22 ans se trouvent à la ferme du Sieur Lambert. Trois ans plus tard, soit le 4 mai 1670, Eustache Lambert loua pour trois ans à André Bergeron et son associé Philippe Guyon, une métairie de 24 arpents de front sur le fleuve, située en face de Sillery. Le bail stipulait qu’André et Philippe devaient remettre, à chaque année, au Sieur Lambert, 50 minots de blé français, 20 minots de pois, et au moins 18,500 anguilles ainsi que la moitié des prises de saumons, d’alozes, de bartes et autres poissons. Ils avaient le droit de faire 60 cordes de bois pour vendre ainsi que tout leur bois de chauffage.

Une concession fut officialisée le 10 décembre suivant par un contrat passé devant le notaire Gilles Rageot, André devenait propriétaire d’une terre de huit arpents de front par 40 arpents de profondeur. Cette terre, concédée par monsieur de la Martinière, époux de la veuve de Jean de Lauzon et tuteur de leurs enfants, était bornée d’un côté par celle d’Eustache Lambert et de l’autre par celle de Jean Charpentier et s’étendait du fleuve aux terres non concédées. Elle est aujourd’hui sur le territoire de St-Romuald.

Moins de trois ans plus tard, le 9 juillet 1673, le même notaire rédigeait son contrat de mariage avec Marguerite Dumais Demers, âgée de 13 ans neuf mois, fille de Jean Dumets et Jeanne Vedié de Québec et dont plusieurs enfants sont inscrits comme résidents de la seigneurie de Lauzon à l’Aveu et dénombrement du 6 mars 1723. On ne sait où et quand eut lieu la cérémonie religieuse. Le jeune couple demeura un peu plus de huit ans sur la ferme de Saint-Romuald. En 1681, lors d’un nouveau recensement, nous lisons que la terre est occupée par André âgé de 38 ans, Marguerite Dumets âgée de 22 ans, André de 7 ans, Jean de 5 ans, Pierre de 4 ans, Jacques, le dernier né et notre aieul, âgé de 2 ans.

Le 30 août 1682, Il vend sa terre de St-Romuald à son beau-frère, François Dumets, pour se fixer à St-Nicolas. À son arrivée il n’y avait que trois familles d’établies. Les premiers registres indiquent que les offices religieux avaient lieu tantôt chez André, tantôt chez Pierre Lambert ce qui dura jusqu’en 1695, année où fut construite une chapelle dans l’ »ance du vieux Mouslin ». Cette terre de notre ancêtre était, en 1938, possédée en partie par monsieur Georges Laliberté, l’autre partie se trouvant comprise dans la terre ancestrale de la famille Paquet propriété du Lieutenant-colonel Paquet.

Dix ans plus tard, le 2 octobre André Bergeron fait enregistrer une autre transaction. Cette fois il acquiert une ferme plus ou moins abandonnée de 2 arpents mais située toute proche de la sienne pour la somme de 100 livres. Il pense sûrement à installer ses enfants.

Le 8 décembre 1702, André est choisi comme second marguillier de Saint-Nicolas à la pluralité des voix. Sur le plan de Catalogne (1709), la terre "aux Bergerons" est marquée un peu au-dessus du Sault de la Chaudière, ayant Louis Gautier, Sieur de la Pigeonnière au nord-est, et la veuve Lamontagne au sud-ouest.  (Vol. de Tanguay 1 p. 42).  

André est décédé à St-Nicolas-de-Lévis le 21 février 1712 à l’âge de 70 ans. Il fut inhumé le même jour à Saint-Nicolas. Son épouse Marguerite attendit au 6 juillet 1717 pour faire dresser l'inventaire de ses biens, par le notaire Laneuville. La liste des biens se résume à quelques 120 objets hétéroclites de peu de valeur, de la charrette aux 2 salières, en passant par la paire de raquettes, le "méchant rasoir" et la "couverte de poil de chien". Le cheptel comprenait alors 1 cavale (jument), 10 bêtes à cornes, 6 cochons et 12 poules. Autres mentions intéressantes: les enfants à leur mariage recevaient chacun 150 livres. La maison de pièce sur pièce, "couverte de planche et une cheminée de terre avec une motte de pierre au milieu", était de 40 pieds de long et de 18 de large; le hangar entouré de pieux faisait 50 par 20 pieds, etc.

L'aïeule Marguerite, gisant malade depuis trois mois, fit rédiger son testament, le 4 août 1720. Ses fils Nicolas et Joseph devenaient les héritiers du bien familial, à la condition de payer les dettes, d'inhumer leur mére honorablement, de lui faire dire 30 messes après sa mort. Marguerite vivait encore en septembre 1722 et on ne connaît pas la date de son décès. En 1729, le couple André Bergeron et Marguerite Dumets avait dèjà 102 descendants. On peut alors comprendre que le patronyme Bergeron soit si répandu au Québec, la majorité des porteurs étant des descendants de ce pionnier.

En 1778, Louis Quautin acheta les terres de André Bergeron et Jacques Lemarié, par licitation, pour le prix de 2850 livres et les revendit au seigneur Caldwell qui les concéda le 3 février et 27 mars à Joseph, père et fils ( Greffe de Jean Panet) À la lumière de toutes ces données il serait possible de situer de façon assez précise les terres occupées par notre ancêtre André.